Soshi Namio
Tenzen méditait depuis trente minutes lorsqu’il reprit contact avec des pensées liées au passé et au futur, souvenirs et inquiétudes. Il ouvrit les yeux sur une chambre en bon ordre, qu’il avait lui-même soigneusement rangée dès son arrivée le matin même. Il se trouvait à Kyuden Bayushi, la capitale du clan du scorpion dans une dépendance du palais du damyio du clan du scorpion : Bayushi, arrière-petit-fils du fondateur du clan. Iwamori, son mentor, l’avait convaincu de la nécessité de se présenter à la cour de Bayushi pour obtenir la permission de fonder son nouveau clan au sein d’un territoire contrôlé par le clan du scorpion. « Tu ne possèdes peut-être rien » avait expliqué Iwamori, « mais tu es détenteur d’une chose très rare : une faveur impériale. Le Shogun t’a accordé sa confiance pour créer ton clan, ainsi tu fais honneur à ceux dont tu sollicites l’aide pour accomplir ta mission car elle est l’expression de la volonté de l’empire. » Tenzen n’avait pas du tout pensé à cela. Iwamori avait poursuivit « c’est pourquoi tu dois faire une demande publique à Bayushi de t’accorder sa protection sur son territoire. Si ta demande est raisonnable Bayushi n’aura aucune raison de te refuser son aide bien au contraire, sa position à la cour de l’empereur en sera renforcée. Même si ta demande est exigeante, si par exemple tu demandes à contrôler une ville, Bayushi sera tenté de négocier avec toi. Attention, si ta demande est déraisonnable, si par exemple tu demandes immédiatement la main d’une de ses filles, Bayushi pourrait se sentir insulté et là toi et moi risquons de ne pas sortir vivants de la salle. » Tenzen fonçait les sourcils en signe de réflexion intense, après un instant il demanda : « Ne risquerait-il pas le courroux de l’empereur s’il nous éliminait ? » Iwamori eut un sourire « il te reste beaucoup à apprendre » répondit-il, « Bayushi ne craint rien ni personne, cela lui ferait juste une anecdote à raconter à la cour, au pire un sarcasme à déjouer. » Tenzen avait déjà remarqué une foi aveugle et totalement fanatique d’Iwamori envers son daymio mais peut-être n’était-ce qu’une façade qu’il se donnait. Il se leva de sa chaise et se dirigea vers la fenêtre de sa chambre pour observer la ville.
Tenzen contempla la ville effervescence, “quelle merveille” se dit-it, “les hommes façonnent la pierre, le bois, grâce aux savoirs acquis pas nos ancêtres, nulle autre espèce n’est capable de cela, seuls les hommes ont le pouvoir de d’expliquer la nature et de faire croître le savoir. Construire routes et navires, charpentes et châteaux. Rien ne peux nous arrêter, nous sommes à l’aube d’un monde nouveau. Tant de savoirs restent à découvrir… tant de merveilles à construire, tant de rêves à accomplir… son regard se tourna vers la lune… quelle est donc ta nature, astre mystérieux? Se peut-il qu’un jour on foule ton sol?…
Tenzen sortit de sa rêverie comme on frappa vigoureusement à la porte de sa chambre. Il inspecta rapidement son magnifique kimono vert aux subtils motifs rappelant des plumes que Iwamori avait insisté à lui faire confectionner à prix d’or. “Les apparences sont cruciales en politique, et surtout à la cour de Bayushi, si tu veux être pris au sérieux tu dois jouer le jeu ». « Tu dois jouer le jeu » se répéta Tenzen, comme souvent iwamori avait trouvé une formule concise qui résumait tout.
« Entrez » répondit Tenzen en continuant de s’admirer dans le miroir.
Iwamori entra dans la chambre vêtu d’un sobre kimono dont les motifs jouaient sur un fort contraste entre rouge intense et noir profond. Il portait un masque sombre couvrant la partie droite de son visage. Les seigneurs du clan du scorpion portaient tous un masque à la cour de Bayushi. Beaucoup se couvraient l’ensemble du visage. “Focalise ton attention sur la voix de tes interlocuteurs, il faut que tu saches les reconnaître” avait conseillé Iwamori lors des réunions de préparation. Il inspecta Tenzen d’un œil sévère et demanda: “Prêt?” Tenzen acquiesça du regard, serein. “Viens, suis-moi, nous avons rendez-vous dans les jardins avant ton audience” prévint Iwamori, “je veux te présenter à un de mes principaux alliés qui a finalement pû venir”.
Les deux samouraïs s'engagèrent dans les longs corridors du palais dont chacune des nombreuses ailes était décorée suivant un thème particulier. L’une arborait des armes montrant la maîtrise du clan des arts de la forge, l’autre ressemblait à une galerie aux peintures guerrières représentant les victoires du clan. Une autre exposait des centaines de masques souvent très anciens. Tenzen se serait volontiers attarder sur ces merveilles mais Iwamori pressait le pas. Ils traversèrent une dernière aux magnifiques sculptures de jade au bout de laquelle se trouvait une grande voûte donnant sur l’extérieur. “Même pas une petite chouette…” remarqua Tenzen pour lui-même en inspectant les sculptures de jade au passage. “Voici les jardins” intervint Iwamori “nous sommes susceptibles de rencontrer du monde ici, concentre toi”. En passant la voûte qui menait à l'extérieur, Tenzen fût subjugué par la beauté des lieux.
Immenses et paisibles les jardins s'étendaient à perte de vue, invitant à la sérénité et à la contemplation. Les sentiers sinueux, bordés de graviers soigneusement ratissés, menaient à travers une harmonie parfaite entre nature et architecture. De majestueux érables aux feuilles rougeoyantes se mêlaient à des pins élégamment taillés, offrant un spectacle de couleurs vibrantes en automne. Des cerisiers en fleurs, véritables nuages roses au printemps, parsemaient les allées de pétales délicats. Au cœur du jardin, un étang limpide reflétait le ciel et les montagnes environnantes. De gracieuses carpes koi, aux teintes éclatantes d’orange, de blanc et de noir, glissaient silencieusement sous des ponts en bois courbés. Des lanternes de pierre et des pavillons traditionnels émergeaient ça et là, créant des points d’intérêt subtils et poétiques. Un espace dédié à la méditation offrait un lieu sec, où des roches soigneusement disposées évoquaient montagnes et rivières. Plus loin, des cascades murmurantes ajoutaient une mélodie apaisante au paysage. Chaque détail, des bambous aux haies de buis, témoignait d’un art minutieux.
Au détour d’un sentier Iwamori et Tenzen virent une jeune samouraï assise sur un banc de bois occupée à lire un parchemin. D’un pas toujours plus décidé Iwamori se dirigea vers la jeune femme. Elle était vêtue d’un somptueux kimono rose aux motifs délicats de fleurs de cerisier. Ses longs cheveux roses flottaient au gré d’une brise légère, contrastant avec la pureté éclatante de ses yeux verts, lumineux comme des émeraudes. Elle porta son regard, profond et mystérieux, sur Iwamori approchant et prit la parole sans se même lever: “J’ai failli attendre” fit-elle d’un ton désinvolte et agacé. Arrivé à hauteur, Iwamori regarda son compagnon et déclara d’un ton froid: “Isawa Tenzen…” il tourna la tête vers la jeune femme, “Soshi Namio”. Ignorant totalement la présence d’Iwamori, celle-ci se leva aussitôt et saisit le bras de Tenzen en s’exclamant “Quel plaisir de vous rencontrer cher Daimyo du clan de la Chouette! Nul besoin de formalité entre nous appellez-moi Namio.” Les choses étaient allées un peu vite pour Tenzen qui bredouilla une banalité tandis que Namio l'entraînait par le bras dans une allée des jardins. Elle commença à lui parler de jardins, elle semblait connaître chaque sentier chaque fleur, Tenzen qui adorait les plantes avait étudier la botanique et l’horticulture artistique : “Ce pin a été taillé par un maître du niwaki (Note: technique traditionnelle)” fanfaronna-t-il, ”la silhouette noble se marie parfaitement avec les subtiles touches de mousse, quelle harmonie entre robustesse de l’arbre et la fragilité du koké (note: type de mousse japonaise).” Soshi Namio vérifia du regard que personne ne pouvait écouter leur conversation puis posa des yeux intenses sur Tenzen. “Tu t’imagines avoir le niveau pour jouer dans la cour de Bayushi?” déclara-t-elle sur un ton devenu soudain menaçant, “Laisse moi te raconter une petite histoire” “Il était une fois un petit chevreau qui avait bien travaillé à l’école. Pour le récompenser, le roi des chèvres l’invita à se choisir un territoire dans la prairie pour y élever sa famille et faire plein d’autres petits chevreaux bien travailleurs. Le chevreau décida alors de se rendre sur le territoire des loups et demanda audience avec le chef de la meute. Connais-tu la fin de ce conte? ”
“Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants?” répliqua Tenzen avec un sourire en coin.
“Tu te crois si malin”, s’énerva Namio vexée, “mais tu n’as aucune expérience en politique, tu n’as aucun pouvoir, ton savoir académique ne te sera d’aucune utilité ici. Sans allié tu ne survivras pas longtemps. Iwamori n’hésitera pas une seconde à t’éliminer s’il y voit un intérêt.”
“Je n'ignore point mes faiblesses Dame Namio” répondit Tenzen avec calme, mais j’ai confiance dans l’existence d’un arrangement mutuellement profitable entre les clans de la chouette et du scorpion.”
“Tu as bien appris ta leçon” remarqua Namio avec une pointe de dédain, mais en face du daimyo, cela ne suffira pas, tu devras montrer ton vrai visage… Nul ne peut prédire les actions de Bayushi, il détient à lui tout seul, le libre arbitre des hommes.”
Les pas mesurés d'Iwamori signalèrent la fin de la conversation entre Tenzen et Soshi Namio. Sans même un regard, Iwamori fit signe à Tenzen de le suivre. Namio, imperturbable, leur adressa un sourire avant de disparaître dans les jardins, son kimono rose se fondant dans le décor vibrant comme le dernier coup de pinceau d'un artiste.
Tenzen se concentra. Le moment était venu de rencontrer le fameux chef du puissant clan du scorpion.
Ils traversèrent les couloirs du palais en silence, l'odeur lourde de l'encens se mêlant à celle, faible, du bois laqué. Les masques complexes qui tapissaient les murs arboraient des expressions de malice, de moquerie et de menace. Le clan du Scorpion aimait rappeler à ses invités que la tromperie était une forme d'art.
Alors qu'ils s'approchaient de la grande salle d'audience, deux énormes chiens - de grandes bêtes musclées au pelage sombre - se tenaient de part et d'autre de l'entrée. Leurs yeux, froids et intelligents, étudiaient Tenzen sur son passage. Il avait la nette impression que s'il faisait un faux pas, ils le sauraient avant lui.
La chambre était faiblement éclairée. Au fond, Bayushi, le Daimyo du clan du Scorpion, était assis, le visage dissimulé derrière un masque cramoisi élaboré, bordé d'or. Sa présence était une énigme, son expression inconnue. Autour de lui, ses lieutenants se profilaient, vêtus de robes sombres et parés de masques effrayants qui ne permettaient pas de savoir s'il s'agissait d'hommes ou de femmes.
Tenzen se tenait seul devant eux, le seul homme de la pièce à ne pas porter de masque.
La voix de Bayushi, douce mais tranchante, comme un murmure à travers l'acier, mis fin au brouhaha ambiant. « Isawa Tenzen… on m’a parlé de toi. »
Pas un souffle dans la salle.
Tenzen s'inclina profondément. « Bayushi-sama, merci de me recevoir votre hospitalité m’honore. »
“J’ai rarement le plaisir de recevoir un Daimyo dans mon palais.”
« Le dernier s'est perdu dans les couloirs », cria l'un des lieutenants derrière son masque, provoquant l'hilarité générale.
“Mais toi Tenzen, te voici devant moi” poursuivit Bayushi, “diriger une famille des cinqs continents est un lourd fardeau… explique moi simplement… pourquoi as-tu fait ce choix pourquoi créer ton clan ?”
« L’enfant n’a pas conscience des océans qu’il pourra traverser lorsqu’il aura appris à marcher. » », répondit Tenzen, d'une voix ferme malgré le poids des nombreux regards masqués posés sur lui. « Notre mission est d’écrire le savoir dans la pierre du temps, en rectifiant les erreurs que le monde nous révèle. »
Bayushi inclina légèrement la tête, le bord doré de son masque captant la faible lumière. « La quête du savoir. N'est-ce pas précisément la mission du clan Phoenix ? »
— Le Phénix renaît de ses cendres pour préserver la sagesse ancestrale, répondit Tenzen en choisissant ses mots avec soin. La chouette cherche de nouvelles connaissances dans l'obscurité, remettant en question ce que les autres acceptent comme une certitude. Là où le Phénix préserve, la Chouette découvre.
Un murmure parcourut l'assemblée de silhouettes masquées. Un lieutenant, portant un masque en ébène poli orné de larmes d'argent, se pencha en avant.
« De belles paroles pour un homme sans terre ni guerriers », dit la voix féminine mais froide comme l'acier de l'hiver. « À quoi sert le savoir sans le pouvoir de le protéger ? Quelle est la valeur de la vérité sans la force de la soutenir ? »
Tenzen sentit le piège se refermer sur lui comme un nœud coulant autour de son cou. Il pesa sa réponse, conscient qu'Iwamori se tenait silencieux au fond de la pièce, sans lui offrir son aide.
« La connaissance elle-même est le pouvoir », répondit Tenzen. « La lame la plus forte jamais forgée a d'abord été une idée. La forteresse la plus imprenable a commencé par une pensée. Mon clan n'a peut-être pas de guerriers, mais les idées, lorsqu'elles sont correctement cultivées, peuvent donner naissance à des empires. »
Le rire de Bayushi fut inattendu, semblable au bruit de la soie déchirée. « Hahaha, bien dit jeune daimyo. Pourtant, la connaissance et la vérité peuvent être... gênantes. Dis-moi, si tu découvrais une vérité qui menaçait la survie de ton clan, la cacherais-tu pour protéger ton oeuvre, ou la révélerais-tu pour honorer tes principes ? »
Le silence s'installa dans la pièce. Tenzen comprit immédiatement la nature de la question : un test sans réponse correcte. L'honneur exigeait la vérité ; la survie pouvait nécessiter le mensonge. Bayushi ne testait pas seulement son intelligence, mais aussi son caractère.
« Je trouverais une troisième voie, répondit Tenzen avec fermeté. Si la vérité met en danger mon clan, c'est que ma compréhension est incomplète. Je chercherais à approfondir mes connaissances jusqu'à trouver une solution qui serve à la fois la vérité et la survie. »
« Une réponse diplomatique », dit un autre lieutenant, dont le masque ressemblait à un démon souriant. « Mais la vie offre rarement le luxe de solutions parfaites. Parfois, nous devons choisir : l'honneur ou la survie. »
Bayushi leva la main pour faire taire son lieutenant. « Si ta mission était menacée, si ta raison d'être était en contradiction avec ton honneur personnel, que sacrifierais-tu? »
Tenzen sentit la sueur perler sur son front. C'était le moment dont Namio l'avait prévenu. Une mauvaise réponse pourrait signifier sa mort ; la bonne, son avenir.
« Ma mission sert un honneur plus grand que ma propre fierté », répondit Tenzen, soutenant le regard masqué de Bayushi. « L'honneur personnel qui empêche de découvrir la vérité n'est que vanité. Je le sacrifierais sans hésiter. »
Un long silence s'ensuivit. Tenzen pouvait entendre les battements de son cœur.
Puis, Bayushi hocha la tête et s’addressa aux lieutenants situés sur sa gauche. « Vous voyez qu’il ne nous prends pas pour une congrégation de Bushi du clan du Lion. » éclats de rires dans la salle. Il se pencha en avant. « Maintenant, dis-moi ce que tu attends du clan du Scorpion. »
Tenzen prit une profonde inspiration. « Avec votre permission, je souhaite établir mon clan dans la forêt sombre au-delà des montagnes orientales, sur les terres du seigneur Iwamori. Je financerai personnellement la construction d'un village et j'édifierai ma résidence à la lisière de la forêt, près de la rivière. »
Le silence retentit à nouveau tandis que les silhouettes masquées échangeaient des regards. Tenzen pouvait sentir des courants de communication tacite circuler entre eux.
L'un des lieutenants de Bayushi prit finalement la parole, d'une voix teintée d'amusement. « On dit que cette forêt est le repaire des Kenku, des hommes-oiseaux à tête de corbeau dotés d'anciens pouvoirs magiques.
Un murmure parcourut l'assemblée.
Tenzen se redressa, gagnant en assurance. « Mes recherches ne fournissent que peu de preuves de l'existence des Kenku. Cependant, s'ils s'avéraient réels, je m'engagerais dans un dialogue avec eux. La raison est un langage universel, et je négocierais avec eux comme je le ferais avec n'importe quel être intelligent. »
Un rire grave s'échappa de derrière l'un des masques. « Le daimyo du clan de la chouette, ambassadeur des humains auprès des Kenkus ! Iwamori a vraiment trouvé l'homme de la situation ! »
Des rires emplirent la pièce, mais Bayushi leva une nouvelle fois la main, et le silence revint instantanément.
« Tu viens ici demander des terres, dit Bayushi d'une voix ni moqueuse ni approbatrice. Tu prétends combattre l'ignorance et remettre en question les certitudes. Pourtant, je vois devant moi un homme sans pouvoir, sans guerriers, sans richesse. Pourquoi devrais-je t’accorder ce que tudemandes ? »
Tenzen n'hésita pas. « Parce que j'offre quelque chose de plus grand que la simple allégeance. »
La pièce devint silencieuse.
« Dans dix ans, je reviendrai avec un cadeau pour vous Bayushi-sama, un cadeau qui vous donnera une chance unique de changer le monde. Accordez-moi dix ans et le clan du scorpion laissera une trace à jamais dans l’histoire des hommes ou je retirerai mon clan de vos terres. »
Le silence s'étendit entre eux comme un pont au-dessus d'un abîme.
Bayushi se tourna légèrement vers Iwamori. « Ton élève fait preuve d'une audace remarquable. Vaut-il la peine d'investir en lui ?
Iwamori resta immobile pendant un moment, puis répondit avec une précision mesurée. « Tenzen est certes un fou, mais ce n'est pas un menteur. Le territoire qu’il demande est sous controle mais est inexploité. Même s’il échoue, son action aura bénéficié le clan du scorption. J’y veillerai. »
Bayushi réfléchit à cela, puis se rassit lentement, son masque cramoisi ne laissant rien transparaître de ses pensées.
« Très bien, dit-il finalement, je te prête ce territoire pour 10 ans en échange de ta promesse. Si tu t’es moqué de moi, ta forêt et ton clan serez réduits en cendre. »
Tenzen s'inclina profondément, soulagé comme par une vague de fraîcheur venue des montagnes. En se redressant, il aperçut une silhouette au fond de la pièce : Namio, qui l'observait avec un intérêt nouveau. Peut-être l'avait-elle sous-estimé, après tout. Alors qu'il suivait Iwamori hors de la pièce, l'esprit de Tenzen tournait déjà à toute vitesse, qu’avait pensé Namio de sa prestation? Allait-il la revoir avant de repartir de Kyuden Bayushi? Que le rose lui allait bien… Comme il aimerait retourner dans les jardins avec …
« Tenzen! Réveille toi! interrompit Iwamori, tu dois rester concentré, j’ai plein de gens à te présenter ce soir ! »
« Comment faites-vous pour rester tout le temps concentré comme ça? » demanda Tenzen.
Iwamori soupir l’air de dire « il n’a toujours pas compris ça? » et répondit: « T’entrainer tu dois. »